24 heures à l’échelle de ma vie,
un aujourd’hui où hier résonne,
et demain tonne.
Envahis par mes pensées,
autant de petites fourmis laborieuses :
un bonjour raté,
une idée mal formulée,
une bouchée de travers.
L’image d’une rivière.
Confort d’un autre monde.
Berceau sur les vagues,
je me laisse couler.
Ondin, dévaler tes rêves.
Et à ma montre,
travail d’esclave.
Devoir prouver une valeur
déjà prouvée.
Mais dans la fatigue,
renouveler ma force.
De guerre lasse,
poursuivre mon chemin,
jusqu’au départ.
Sur le seuil, je bats en retraite.
et j’envoie mes adieux.
Ouvre grand mes bras.
Non, pas l’heure !
et mon cœur se broie.
Réunion
où la barbarie des autres
défie notre propre part,
de mordant,
de répondant.
Chaussures suffisamment écrasantes ?
Éblouir.
Humilier.
Ne pas se laisser marcher dessus… !
Regards torves,
mensonges,
impostures,
trahisons.
Les mouchoirs ne pourront plus
essuyer ma peine.
Mes larmes coulent.
Coulaient.
Couleront je le sais.
Oublier le bruit des casseroles
de cuisine interne,
de rêves rompus
et d’espoirs toujours reportés.
Mes déportés à moi,
dans un camp de martyrs.
La peur me ronge.
Maudit rongeur qui grignote mes souvenirs,
pourrit sous ma peau.
Saleté !
Je porte tout.
Moi l’unique
qui voudrait m’éclipser,
disparaître.
Et les voir se maudire
de m’avoir insulté.
Maltraité.
Abandonné.
Car voir mourir les bourreaux,
C’est renaître.
C’est faire éclore un printemps pour les opprimés.
C’est saluer un hiver pour les meurtriers et les criminels.
Refrain des mépris
envers ceux qui construisent,
effort après effort,
le monde.
Peuple découragé
mais debout.
La fierté encrée dans le quotidien
de chaque geste,
de chaque pas,
de toutes les sueurs ignorées.
Elles valent.
Elles existent,
multiples et rayonnantes
dans le silence des aveugles,
des méprisants,
qui seront maudits.
La force
de ces petites choses,
Essentielles et vitales.
Nous sommes la ruche.
Nous sommes le trésor.
La noblesse du balai.
L’élégance du chiffon.
Condamnons les cravates qui pensent,
et les talons qui claquent.
Gilles Alliaume