Fictions.
Par Marguerite Pogorzelska, le 23 septembre 2024.
« Il m’a montré le porte-carte, tout souriant de m’expliquer qu’il me faudrait de la place pour ma carte bancaire, nécessaire à une vie en solo, mes cartes de fidélité, ma carte d’électeur toute neuve… Tous ces petits compartiments se sont mis à danser devant mes yeux, j’ai eu soudain du mal à respirer, je me suis vu face à un avenir… encarté ! C’était ma première crise d’angoisse. »
Par A. P. A. Delusier, le 10 septembre 2024.
« La nuit dernière me poussa sur la route, au paysage retourné par les tranchées creusées à la force de chars et de bombes, à la force de chairs aussi chauves qu’anonymes. En huit ans de révolution, on avait rien fait d’autre que de labourer des cadavres. Le paysage à travers le pare-brise n’était plus rien que le souvenir d’une époque révolue. »
Par Jules Faulkner Leroux, le 25 août 2024.
« Mettons tout de suite une chose au clair : je ne suis le « ma » de personne. Je n’ai même jamais été le « ma » de mes anciens copains, alors le préretraité de la quincaillerie… on y repassera. Et donc de personne je ne serai le « ma », ni maintenant, ni jamais. »
Par A. Muguet, le 18 juin 2024.
« Bien entêté, le petit garçon enfila sa veste et commença à marcher. Il faisait doux et le soleil était jaune comme les narcisses. »
Par Anne-Marie Turcotte, le 18 juin 2024.
« La foule regarde l’hostie pointée dans les airs comme une pleine lune. Tous portent ce même regard vitreux de pitié. C’est mon moment. Mamie et Papi comptent sur moi. Je sais ce que je dois faire. 1-2-3…Go ! J’empoigne la clochette. Diiiiing ! »